Concarneau - Ville Bleue

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Dossiers

Attractivité touristique, qualité esthétique du cadre de vie, le patrimoine architectural d’une commune constitue un atout manifeste que Concarneau entretient désormais avec l’aide de l’État grâce à une convention.

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Label Ville d’art et d’histoire, objectif : renouvellement

Faire vivre le patrimoine, qu’il soit ancien, industriel ou immatériel, en le préservant et en impliquant le public : c’est tout le sens de ce label exigeant que la Ville entend bien renouveler.

«L’engagement de la municipalité dans la préservation du patrimoine, épaulé par la nouvelle convention, s’accompagne d’une volonté de rendre celui-ci accessible à la population comme aux visiteurs », explique Johanne Perez, directrice de l’Action culturelle. Le label Ville d’art et d’histoire, attribué par le ministère de la Culture, fait partie des dispositifs qui soutiennent la dynamique de cette sensibilisation du public. Accordé aux municipalités conscientes des enjeux de l’implication de leurs habitants, ce label d’exigence conçoit le patrimoine dans la globalité des éléments qui font l’identité d’une ville : bâti, il intègre les équipements industriels et tient compte du cadre de vie urbain ; historique, il comprend les savoir-faire et la mémoire des habitants (lire encadré) ; naturel, il s’étend sur le domaine maritime. Il engage, de ce fait, tous les services de la Ville.
Concarneau a intégré le cercle fermé des 10 villes bretonnes récompensées par le label Ville d’art et d’histoire, en 2002, grâce notamment à son riche patrimoine enregistré aux Monuments historiques (lire encadré), mais aussi grâce à cette volonté municipale de médiation auprès des différents publics : expositions, conférences et visites assurées par les guides-conférenciers, de nombreux ateliers pédagogiques à destination des enfants et des familles sont ainsi organisés. Des actions sont entreprises en partenariat avec les associations et institutions locales, lors de leurs événements par exemple, et les établissements scolaires sont impliqués dans cette démarche.
Le renouvellement du dossier se plaidera prochainement devant le haut conseil du ministère de la Culture, présentant les perspectives et les projets de ces prochaines années : renforcement des liens avec les habitants du territoire (particuliers, associations, scolaires et jeunes hors cadre scolaire, publics fragiles…). Ou encore : développement de l’attractivité du territoire en valorisant l’image et l’identité de la ville à l’extérieur. Plus transversales et pédagogiques, les actions se feront aussi plus contemporaines afin de donner une image vivante du patrimoine, à travers un Centre d’interprétation de l’architecture et du patrimoine (CIAP).

L’AVAP

la bonne fée du patrimoine Remplaçant l’actuel dispositif de mise en valeur du patrimoine appelé ZPPAUP (zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager), l’AVAP (Aire de mise en valeur de l’architecture et du patrimoine), instituée par la loi Grenelle II, élargit la notion de patrimoine communément admise, en y assimilant le paramètre de développement durable. Les atouts patrimoniaux de Concarneau ainsi identifiés permettront d’ajuster les orientations d’aménagement pour répondre aux enjeux de son développement envisagé par le PLU (lire ici ->).
À partir des observations des conseils de quartier, l’expertise particulièrement précise réalisée par le cabinet Gheco de La Rochelle a permis de répertorier tout bâti ou espace présentant un intérêt pour la commune (architecture, mégalithes, zones naturelles, boisées…). Un inventaire largement alimenté par la population concarnoise qui avait été invitée à signaler le petit patrimoine bâti, tel que les fontaines ou lavoirs.
Ce recensement a permis de définir le nouveau périmètre : il intègre les alentours de la Ville-close, des constructions représentatives de l’architecture du XXe siècle comme les villas bourgeoises en arrière de la corniche, ou de l’histoire locale comme le quartier ouvrier du Dorlett né dans les années 50, qui s’est développé avec la zone portuaire, ou le secteur du Cabellou. Le bois du Porzou, les alentours du Moros et du Minaouët, ou encore les anses Saint-Jean et Saint-Laurent font aussi partie de la nouvelle délimitation, présentée publiquement en septembre dernier.
Cet élargissement de l’étendue des sites protégés implique celui de servitude d'utilité publique, et tout projet bâti dans la zone devra être soumis à l’architecte des bâtiments de France, à compter de la mise en exécution de l’AVAP en 2021. Les règles resteront les mêmes bien qu’elles doivent être réécrites en tenant compte des évolutions techniques de la construction. « Il est évident qu’elles seront variables en fonction du projet et du lieu, rassure l’adjoint à l’Urbanisme, Marc Bigot. Une maison particulière près d’un dolmen n’est pas soumise aux mêmes règles que l’aménagement de la future criée. »

Mémoires en chantier

Recueillis par les guides-conférenciers depuis 2012 lors de rencontres à thème (la vie quotidienne en Ville-close, les chansons traditionnelles au temps des conserveries, la transmission de l’art de naviguer sur les voiliers traditionnels…), les témoignages oraux des Concarnois ont pour but de raviver le caractère maritime de la ville. Régulièrement accessibles lors de restitutions publiques, ces souvenirs enregistrés ou filmés sont réunis dans la base nationale de données du réseau RADdO (Réseau des archives et documents de l’oralité) accompagnés des photos et des documents audiovisuels transmis par les participants. Ils ont également fait l’objet d’une publication, Retour de mer (aux éditions Locus Solus).
Un parcours de découverte a été créé à partir de ces récits et un spectacle a été produit par la Ville et subventionné par des fonds européens (Reverzhi).

La chapelle de Lochrist Un exemple de patrimoine intégré

Considérée comme le centre géographique de la paroisse de Beuzec-Conq, la chapelle de Lochrist est intégrée dans le périmètre de protection depuis 1992 et ouverte au public.
Son nom signifie « lieu consacré au Christ ». Reconstruite au XVIIIe sur des fondations datant du XIIIe siècle, la chapelle en ruine fut restaurée après la création d’un comité des fêtes chargé d’assurer la rénovation du site. Deux statues, la Trinité et le Christ-Roi datent de la construction de la chapelle mais la cloche provient de l'ancienne église du Passage et deux ex-voto marins ont intégré les lieux : une barque-goélette taillée en une seule pièce et le Saint-Joseph, caboteur du début du XXe siècle surnommé « cul-salé » parce qu'il pourvoyait les usines en sel. Il était porté par les élèves de Notre- Dame-du-Sacré-Coeur lors des processions de la Fête-Dieu et est désormais suspendu à la voûte. Les vitraux les plus anciens datent de 1905. Les autres ont été réalisés dans les années 80 par l’atelier quimpérois Le Bihan, dans la continuité de la tradition religieuse (le baptême du Christ), ou dans un registre plus contemporain (les loisirs et le travail).

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