La fontaine en fonte située en Ville close à Concarneau, Place Saint Guénolé, a été transmise à la Fonderie Vincent en octobre dernier pour une restauration. Après 7 mois de restauration, elle est de retour le mercredi 12 juin.
Datée de 1856, elle est l'œuvre du sculpteur Guillaume. Initialement installée quai Pénéroff, elle a ensuite été installée place Saint-Guénolé en Ville close. En fonte de fer, elle pèse 421 kg pour 2m50 de haut.
Suite à des intempéries, les parties supérieures de la fontaine sont tombées en novembre 2019. Celles-ci étaient stockées dans des locaux municipaux.
Une restauration réalisée par la Fonderie Vincent
Pour sa restauration, la Ville de Concarneau a fait appel à la Fonderie Vincent. Fondée en 1880 et basée à Brignais (69), c’est une fonderie de fonte au sable, spécialisée notamment dans la restauration du patrimoine en fonte et labellisée par l’Etat « Entreprise du Patrimoine Vivant ». Les pièces en fonte sont réalisées à partir de 75% de fer recyclé.
L’opération de restauration
Le travail de conservation-restauration a nécessité plusieurs techniques en fonction des différentes parties de la fontaine. Certaines ont été conservées et restaurées, d’autres entièrement recoulées.
C’est la partie supérieure, avec le crocodile et le poisson, qui a généré le travail le plus délicat. Il a fallu reconstituer une pièce fidèle au modèle de 1851 du Val D’Osne pour l’utiliser en surmoulage. Le crocodile a été resoudé, les parties manquantes reconstituées en fonte et l’ensemble a été ébavuré à la meuleuse pour obtenir une forme homogène.
Le poisson, dont ¾ avait disparu, a été redessiné par le sculpteur Lyonnais Paul Bosland. Ce dessin a été réalisé à partir des planches anciennes du 19e siècle illustrant tout ou partie de la fontaine d’origine. Après validation des esquisses par la Ville de Concarneau et l’Architecte des Bâtiments de France, le poisson a été modelé en argile par le sculpteur. Ensuite, un moule en plâtre a été créé à partir du poisson en terre et a permis de réaliser le poisson en plâtre. Une fois peint avec un revêtement spécial, le crocodile et son nouveau poisson pouvaient servir de modèle pour l’étape de surmoulage dans le sable, très délicate compte tenu de la forme complexe.
Le moule en sable a été réalisé à la main en 65 parties (ou mottes) par une mouleur main très expérimenté, Franck Da Silva. Cette phase a pris douze journées de travail. Les mottes ont été recollées pour ménager la forme du crocodile et du poisson en creux, avant de couler la fonte dans ce moule en sable pesant plus de 2 tonnes. Finalement le crocodile a été ébavuré manuellement pour que les formes soient parfaites. Un fichier 3D du crocodile-poisson a été réalisé après avoir scanné l’ensemble pour archivage de cette pièce unique.
Au total, 10 personnes ont travaillé à cette restauration durant environ 7 mois. L’opération a coûté près de 70 000€.